sàraf – IX – 02 – coprins chevelus

mercredi 6 septembre 2023


(jardin) – la bouffe


« encore un poil en dehors des clous fus-je, mais ça la parano est venue quand j’y ai compris plus tard : personne connaît ce champignon : le coprin chevelu… tellement le meilleur du monde !’

.longtemps j’ai cru j’adorais les champignons, à cause de lui ! en vrai ajd j’suis plus modéré sur la question, parce que les classiques sont un peu trop ‘éponges’ par rapport à lui ; les connaisseurs, les vrais chasseurs du truc, cueillent ce non-végétal comestible, avec des icônes du secteur : les cèpes les bolets ça agite les papilles amatrices mais wè j’y trouve vraiment trop éponge, les pieds de moutons à peine je vois c’est quoi, les girolles, les chanterelles, t’en as des comme ça qui vont bien dans les sauces forestières, mais tu me les mets dans un plat je vais pas surkiffer de ouf ; les morilles wè bon goût de champignon, mais encore ce truc tout spongieux qui te fait bien comprendre que c’est ni végétal ni animal, un truc à part quoi… les trompettes de la mort ? ça passe, j’avoue en mode tout séché puis redesséché, y’a ce croustillant élastique pas pire et le goût ui qmm, goût champix, c’est good ; les truffes ? c’comme le caviar pour l’animal, c’est rare donc cher, mais c’pas une méga-raison pour devenir riche…’

.alors que le coprin… miam ! il est tout long tout blanc, un pied solide et une tête en jupe qui tombe de haut jusqu’aux chevilles, tu le cueilles avant que les spores noires le rendent passé, pis tu le fais revenir à la poêle, mais miam ui, quelle tuerie que ce truc que je me suis heurté à des avertis qui le connaissaient pas ; chelou ; ils poussaient bien dans le terrain de mes parents quand j’étais môme, à l’automne ils popaient là, y’avait cette période où comme à pacques, le matin j’étais tout enthousiaste à aller chasser ceux qui étaient nés dans la nuit ; miam ; un, deux, dix, ptetr quinze les meilleurs jours, et là bah vas faire ronronner le moteur de la cuisine histoire de te faire ce casse-dalle qui est qmm assez particulier… par rapport à grosse majorité d’autres champix, c’est pas du tout le truc ‘éponge’ ; ui la cuisson doit jouer et la poêle est idéale pour le griller tout frais, ce qui change des modes à la forestière, en usage pour la préparation des autres fungi ; le pied crocroustillant, le chapeau tout bien moelleux sans écœurer, bref : le coprin, il me semble avoir halluciné une fois un averti me soutenir qu’ils étaient toxiques ; mais whut qu’est-ce tu racontes ? parano… j’te jure si t’en veux pas moi je te bouffe ta part trql et tu m’emmènes pas à l’hosto’

.cuisine basique à la maison à cette époque où gamin, le budget familial nous oriente à des trucs pas trop sophistiqués ; j’adore juste là comme ça revenu avec un peu de beurre, entre le plat et l’accompagnement, troisième zone de l’assiette qu’on se partage à quatre autour de la table, p’tit pluss pour les enfants car les parents sont gentils et savent qu’on aime ça ; du bon souvenir wè…’

.mais jamais tu le trouves au resto ou au supermarché, celui-là ; pour moi le meilleur pourtant ; sans conteste »


souvenirs à rendre au futur



Publié par Rémy Revel

total, généreux, gratuit

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