sàraf – VI – 07 – fil de fer

jeudi 24 août 2023


(collège) – moi et les jumeaux


« les copains du copain d’un copain ; ils étaient une classe au-dessus, et lorsque j’étais en quatrième, il m’était agréable de manger avec eux au self du lycée que nous lui partagions, les balmettes voisin ne possédant pas de cantine’

.ils avaient de famille, un côté que je ne saurais vraiment définir, entre débrouillardise et indépendance, un truc moins aliéné de socio-comédie, ce qui souvent se retrouve dans mes relations ; les jumeaux, je leur retiens ce qui n’est tjrs pas une anecdote, mais bien un contenu d’histoire qui nous a relié dans le temps ; ils étaient bons bricoleurs, avec cette touche d’ingéniosité et d’inventivité de laquelle je me souviens ce qu’ils faisaient avec du simple fil de fer galvanisé, et qu’ils m’ont transmis : à faible coût, économique, d’une bobine achetée dans un magasin de travaux manuels, et avec un rien de matériel, y’avait ce temps à consacrer à la fabrication de bracelets, de chaînes, de cotes de maille : une tige solide, une pince coupante, et la bobine de se transformer en objet tout simple mais dont j’aimais le côté do-it-yourself’

.la première étape consistait à enrouler le fil autour de la tige, un gros clou de charpentier ou un quelconque tube assez solide pour que tout son long le fil en hélicoïde, ainsi se forme un ressort ; l’étape suivante, une fois le ressort retiré de son moule, se réalisait à la pince coupante, ui, chaque anneau il fallait le séparer du ressort de fil de fer d’un snip à la pince, et puis l’aplatir d’un coup de marteau pour joindre les deux bouts décalés du pas de la largeur du fil, ceci donnant alors une série de ronds de fil de fer… à ce moment là je me sentais comme un pirate devant son coffre : tous ces cercles de métal sonnaient et trébuchaient comme d’une monnaie sans prix ! tous ces petits anneaux ainsi amassés, il fallait ensuite les enchaîner, tous bons maillons qu’ils étaient ; en croix, doublés, le parallèle avec le tricot était facile à imaginer, le maillage ici étant non pas de laine, mais bien de fer galvanisé contre la rouille, et alors un peu comme avance une écharpe à l’aiguille, avançait la longueur du modèle de bracelet que nous nous confectionnions de la sorte’

.cela prenait du temps, toutes ces étapes, et je crois c’est l’un des rares trucs pour lequel ma flemme me laissait le loisir d’être suffisamment patient pour parvenir à un résultat fini ; un fermoir issu du même fil de bobine, et il m’était rigolo de porter le fruit de mon travail au poignet ou en porte clé, comme d’autres gamins faisaient des scoubidous ou des bijoux en élastiques fluos ; le côté métal apportait sa touche médiévale qui ressortit encore plus lorsque les jumeaux se sont mis à la vraie méthode de maillage des cotes qui habillent les chevaliers des films’

.à force de les porter, une patine les rendaient encore plus jolis, plus brillants, et au contraire de se détériorer à l’usage et au temps, ainsi prenaient-ils du cachet’

.que sont-ils devenus ajd je ne sais ; les souvenirs le sont probablement mieux lorsqu’ils ont disparus du présent ; ainsi de ce passé, ce qui fut et n’est plus ; plus que dans ma mémoire »


souvenirs à rendre au futur



Publié par Rémy Revel

total, généreux, gratuit

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