sàraf – VII – 08 – marquisats plage

samedi 26 août 2023


(jeunesse) – l’eau d’annecy


« un bizutage qui m’a souillé, pas au début, mais à la fin du collège, était-ce une ironie pour nous séparer, à cette plage des marquisats ils m’ont balancé à l’eau après m’avoir immobilisé et demandé de choisir : encore habillé, ou pas ?’

.une autre anecdote honteuse en ce lieu, bien plus tôt dans l’histoire, tout gamin j’avais sympathisé par je ne sais quel rarissime concours de circonstances, avec des petites filles dont la mère m’a révélée que leur famille venait ici depuis un autre pays la belgique, et moi tout étonné de respect international et de le leur signifier : elles parlent vraiment bien français pour leur âge… ahem drôle’

.sinon… le nom nous ne le distinguions pas entre la partie surveillée aménagée, ce bord en gravier rapidement dans l’aire délimitée par le cordage de bouées, suivant les quelques mètres de sable récoltant les vagues minuscules du lac, suivant le terrain d’herbe fraîche où se poser, et la partie d’après où d’autres profils moins familliaux y venait chercher calme et sérénité ; il s’agissait de la fin progressive de la ville, et là de l’autre côté de la route longeant le brise-glace centre culturel et de spectacle, le parking pour masses, le skatepark, les terrains de tennis et cet endroit reculé où karim entraîneur du club de kung-fu emmenait les vip le samedi matin, là où le semnoz petite montagne plonge dans le lac ici, là terminus de la ligne de bus, on pouvait encore un peu prolonger la promenade jusqu’à ce balcon propice aux plongeons depuis pas très haut, voire jusqu’à la zone où se posaient les pêcheurs et leurs cannes spéciales je ne sais quel animal à branchies… après cela, la piste cyclable commençait son tour du lac en direction de faverges, passant par les quelques municipalités dont je retiens surtout st-jorioz et son autre plage, celle avec le plongeoir au milieu des flots’

.quand j’étais gosse en famille nous étions dans la vraie plage surveillée des marquisats, et puis plus tardivement avec nos oinjs nous préférions l’après sur le chemin duquel parfois, passaient deux ou trois vélos de la maréchaussée à qui il fallait cacher la fumée illégale’

.le saule pleureur par-dessus le cabanon du maître nageur apportait la fraîcheur que d’autres arbres plus loin rendaient encore plus agréable, et à l’ombre de ceux-ci il m’y eut des siestes à moitié défoncé, entre deux trempettes là où là, même entre ces petites structures pour l’entraînement des kayak…’

.au large des graviers de la zone surveillée, comme comparativement au-delà des rochers de la zone free, le fond du lac était ici moquetté de ces drôles d’algues pétantes ; comme un dense réseau de tiges embranchées, d’où oui lorsque on posait le pied dessus, remontaient des bulles d’air puantes ; il valait mieux nager alors, ou partir vite en marchant si l’on se sentait de profiter du fait qu’on avait pied jusque plus loin ; il y était intéressant d’ouvrir les yeux sous l’eau pure, car là où albigny rendait de son sable retourné par le baigneur l’eau opaque, ici toute transparente elle participait d’une ambiance visuelle remarquablement belle, même sans lunettes d’eau ; dans le flou de ce que j’y voyais, parfois un poisson perdu qui n’avait pas assez peur des humains pour rester au large, et cette couleur presque émeraude’

.là une expérience qui ne se retrouve pas partout, pas même dans bcp de lieux de vacances à eau ; ces petits coins de paradis sur terre ; annecy »


souvenirs à rendre au futur



Publié par Rémy Revel

total, généreux, gratuit

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