Dot Quote
depuis le fin fond d’une petite expérience en sciences humaines, à faire valoir comme des choses peut-être mésestimés du travail de la société sur ce qu’on se figure de l’être humain…
quelque mauvaise foi personnelle en pincée…
Je sais jamais vraiment pourquoi j’écris ces trucs ni comment j’y parviens…
En fait, les gens ont peur des psychologues en se tourmentant de la sorte. Ils s’imaginent des pro-mentalistes aux intentions freudement perverses, enfermés dans leur monde de manipulations dont le seul moyen de ne pas y subir de dommages, est d’esquiver la question sans sommation, et de rester en quarantaine le temps que la prochaine invasion surgisse selon le degré de sécurité lié au danger de la discipline.
Mais en fait, le psychologue, oui, il sait ce qui motive les trucs dans ta tête et comment tout ça s’articule dans ce que tu lui montres de ta réalité… Mais c’est pas lui qui te dit quoi faire, il te dit juste comment il pense que tu es, sur les points où toi tu ne te vois pas ; alors les gens oui, ils ont leur petit jardin secret ils veulent que y’a un mec que tu payes pour te fouiller le cerveau comme un gynéco là où y’a du travail, bin que ce mec il existe pas dans leur existence à eux.
Bon… Heu alors d’un côté oui, la médecine a ceci de désagréable qu’elle est désagréable. Toutes les avancées de cet européanisme qu’on pourrait qualifier d’étendu, avec des chimies de plus en plus chimiques, c’est pas ce qui se fait de plus ‘en douceur’ comme approche humaine d’un rapport à l’environnement. Rien que ça, sans parler de l’impact sur l’environnement, hein. L’hygiène, c’est à la fois un sujet presque unanime, et du coup en fait, par effet, extrêmement tendu. Quand on a inventé l’eau du bain, ça a révolutionné mais ça a mis du temps, parait-il…
Et ! D’un autre côté bin on est toujours pas là où je veux en venir : mais par exemple, en nouveau détours, je crois que les sociologues ont une autre allergie à affronter depuis autrui, ou son regard un peu frileux quant à, en réalité, l’ensemble plus ou moins vaste des sciences humaines. Le sociologue, lui, il te dit ce qui est ton déterminisme social, de là où t’es né, de ce que ça fait, quel degré de liberté toussa… Mais il te prescrit pas ce que tu en fais ou pas !
Le linguiste, il te dit quels outils sont à ta disposition. Il te dicte pas comment tu t’exprimes. Tout comme le boulanger garde sa recette de pain, tu me diras… Oui : non le savoir n’est pas prescriptif. Par là il n’est pas transmissible autrement que par la vente d’une de ses incarnation mystérieuse. Tu achètes ton pain mais tu ne pourrais pas le refaire. Tu t’instruis partiellement, mais suffisamment pour acheter des livres qui vont te fournir une expérience palpable en toi. Tu vas voir un psy quand tu estimes avoir l’argent pour t’occuper de ton esprit comme tu vas voir le médecin pour ton corps, et que c’en est un besoin que d’acheter ce service issu d’un savoir. Et le sociologue, que tu ne rencontreras qu’en tant qu’humain un peu déformé professionnellement si tu le connais, ou alors que de manière très diffuse par l’influence de ses travaux de recherche…
Non toutes ces sciences ne dictent pas. Elles sont des sciences, donc à visée neutre. C’est à dire qu’en laissant un discours descriptif de la situation, elles ne montrent que la nécessité d’un centre de l’action et de la réaction, en bref, un décisionnel de l’application. Et bien sûr, puisqu’il faut, il y a. Alors on balbutie, encore, même si c’est peut-être la discipline la plus vieille du monde. Ce n’est pas une science, mais on la pense ainsi. C’est ce qui se fait à partir de la science. Au savoir une application, à l’information une action, à la décision un acte… Tout ceci il faut le penser. Et ce n’est pas si facile pour les philosophes, je crois, d’être dans l’exercice de la responsabilité intellectuelle, c’est à dire des incidences de la pensée réfléchie, sur le monde.
Bien bravo à eux…
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